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Chepang Hill, Expédition naturaliste dans la jungle népalaise- Novembre 2025

Immersion dans les Chepang Hills au coeur de la forêt subtropicale, pour y étudier la richesse de sa faune et la qualité de l'habitat forestier. Voir descriptif détaillé

Chepang Hill, Expédition naturaliste dans la jungle népalaise- Novembre 2025

Immersion dans les Chepang Hills au coeur de la forêt subtropicale, pour y étudier la richesse de sa faune et la qualité de l'habitat forestier. Voir descriptif détaillé

6 participants
Des voyages scientifiques qui changent le monde
Des aventures hors du commun, des projets réels pour le développement durable

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Introduction

Une expédition scientifique au Népal pour découvrir et étudier la biodiversité des forêts tropicales des Chepang Hill sur les contreforts de l’Himalaya. L’objectif : obtenir la protection officielle de ce site naturel exceptionnel et menacé par la construction de routes.

Le Journal de Bord

Mercredi 5 novembre 2025

Tout le monde est bien arrivé ce soir : Evelyne, Nicolas, Alexis, Jean-Marc, Brigitte et Annie. Nous nous réunissons au resto pour faire connaissance autour de bons plats locaux. Sylvain et Catherine, les deux responsables de cette expédition, nous présentent le programme du séjour, les enjeux scientifiques du projet des Chepang Hills et l’historique des efforts réalisés jusqu’à ce jour. Tout s’annonce passionnant !
On ne traîne pas après le restaurant car on prend le bus très tôt demain matin, direction le Parc National de Chitwan pour deux premiers jours d’entraînement et de formation aux thématiques botanique et ornithologie.

Jeudi 6 novembre 2025

On démarre la journée dès 6h15, pour prendre le bus de 6h50 qui nous emmène à Chitwan. Le bus est très confortable. Plongés par la fenêtre dans les paysages qui défilent et les diverses activités des locaux sur les bords de route, le temps passe vite. Nous voilà accueillis au sortir du bus par une jeep qui nous emmène au Chitwan Gaïda Lodge, notre logement pour les 3 prochaines nuits. On nous offre un « lemon squash » puis on s’installe.
La cour intérieure est luxuriante et pleine d’oiseaux curieux qui nous attirent l’œil. On se réunit pour aller se balader le long de la rivière et faire nos premières observations ornitho. On découvre les drongos, barbus, bulbuls...la balade est magnifique. On finit avec le coucher de soleil rougeoyant et en apercevant le dos d’un rhinocéros dans la végétation, et presque 70 cerfs tachetés, magnifiques.
Pour conclure cette belle journée, nous nous retrouvons pour le dîner assis autour d’une table sous un toit de chaume près de la rivière. Sylvain et Catherine nous initient à l’application Observation qui va nous servir pendant toute l’expédition pour enregistrer nos données naturalistes.


Vendredi 7 novembre 2025

Après un petit déjeuner servi dans la belle cour luxuriante de notre lodge, nous partons en jeep vers les « 20000 lakes ». A l’entrée de la forêt communale, un guide nous rejoint. Presque tous les 50m, le guide tape sur la jeep pour faire comprendre au conducteur qu’il faut s’arrêter pour nous laisser le temps d’observer. On s’émerveille ainsi sur de nombreux oiseaux dont les magnifiques Martin-chasseurs de Smyrne et autres martin-pêcheurs, des pics et même un Serpentaire bâcha (un gros rapace que l’on verra en tout 2 fois, posé sur sa branche à nous fixer sans nous craindre). Nous admirons aussi de nombreux Cerfs axis et Cerfs sambar.

Nous arrivons aux 20000 lakes à l’heure du pique-nique. Assis devant le grand lac, le riz aux légumes est bien apprécié. Puis nous repartons en jeep pour le Lac Kumal, qui nous enchante encore plus : sauvage, avec des couleurs magnifiques rougeoyantes et peuplé d’une dizaine de Cerfs axis, de deux Marabouts, de nombreux Cormorans et Aigrettes perchés côte à côte sur les branches des arbres, des canards colverts et Sarcelles d’hiver, des Vanneaux pie...pour n’en citer que quelques-uns !

C’est à cet endroit que l’on décide de faire notre initiation botanique. Après l’analyse de plusieurs rameaux sur lesquels nous apprenons un peu de vocabulaire basique, on se lance dans une clé d’identification créée de façon participative avec les groupes des séjours précédents. On identifie ainsi le Sal tree, arbre dominant de cette jungle. Puis nous caractérisons un nouvel arbre : « Terminalia tomentosa » en remplissant sa fiche de description. C’est un arbre dont on connaît le nom scientifique, mais nous n’avions pas encore eu l’occasion de remplir sa fiche descriptive car les feuilles se trouvent trop souvent hors de portée. Voilà qui est fait, et nous voila repartis en jeep pour rentrer à l’hôtel avec encore une fois, plein de belles observations en chemin.


Samedi 8 novembre 2025

Levés dès 6h du matin pour un départ à 7h, juste après que la brume se dissipe et nous permette de rentrer dans la jungle en sécurité. Après la traversée de la rivière Rapti en pirogue, nous démarrons notre exploration encadrés par notre guide Bishnu (spécialiste des oiseaux, qui a été formé par Tika, le parrain de notre projet dans les Chepang Hills) et ses deux assistants qui assurent notre sécurité.
Nous marchons pas à pas car les observations d’oiseaux sont partout. Bishnu les appelle en imitant des chants de rapaces nocturnes ou des pépiements d’oisillons. Notre matinée est bien dense, un vrai festival d’observations d’oiseaux en tous genres. Nous prenons le pique-nique près d’une tour de guet, où nous prenons une longue pause, apparemment nécessaire pour laisser le temps aux rhinocéros de se réveiller et de sortir de l’eau. (Sinon ils sont trop peu visibles et c’est plus compliqué de se balader à ce moment.)
Une des plus belles observations du matin, c’est le Grand Duc Brun, qui nous regarde droit dans les yeux depuis sa branche, et qui se fait ensuite houspiller par une Temia vagabonde jusqu’à ce qu’il fuit.

Après le pique-nique, plusieurs paons bleus et une magnifique empreinte de tigre dans la boue (et autres belles empreintes d’éléphant sauvage, rhinocéros et cerfs), nous voilà à longer le bord des rives du Rapti en espérant y voir un Rhinocéros. Après une bonne demi-heure d’attente, on se résigne à rentrer. Mais Nicolas et Jean-Marc perçoivent des herbes bouger depuis notre promontoire. C’est sûr il y a quelque chose de gros là-dessous. On attend encore ...mais rien ne vient. On repart et là, Eveline et Jean-Marc qui restaient en retrait nous font de grands signes excités ! Ils sont là, un rhinocéros et son bébé en train de courir avant de disparaître dans la forêt.
On est trop contents ! On se remet en route. Et cette fois c’est Annie et Brigitte qui nous rappellent : effectivement les rhinocéros sont redescendus en évidence et on est ravis de les revoir, et d’avoir le temps cette fois de les prendre en photo. Et il est tout juste le temps de rejoindre la rive pour repasser de l’autre côté en pirogue.

Autour d’un « lemon squash » offert par notre lodge, nous faisons nos au-revoirs à nos guides. La journée se termine autour d’un resto sur la plage pendant lequel Sylvain et Catherine nous présentent l’itinéraire jour par jour de l’expédition dans les Chepang Hills sur une carte. C’est notre dernière soirée avant le démarrage du cœur de l’expédition et on a tous bien hâte.


Dimanche 9 novembre 2025

Après un dernier petit déjeuner bien agréable dans le jardin du Chitwan Gaida Lodge, nous embarquons sur la jeep avec tous nos bagages, direction les Chepang Hills. On s’arrête en chemin pour des courses de fruits et légumes sur les étalages de bord de route et Rupen, notre guide local nous rejoint. On arrive en bas du chemin de rando vers 10h30. Nous allons pouvoir randonner légers car c’est la jeep qui amène nos affaires jusqu’au village de Gadhi. La première montée raide en plein soleil est un peu dure mais on est bien récompensés par le pique-nique à l’ombre pendant lequel nous guettons l’écureuil noir géant (mais nous ne le voyons pas). La suite de la randonnée nous enchante de belles vues, de la découverte des premières maisons et installations Chepang, et de quelques oiseaux évidemment. Avant la dernière grosse montée, Annie choisit de finir par la route avec Rupen pour éviter les passages trop raides pendant que le reste du groupe finit par le petit sentier. On voit 8 Langhurs sauter de branches en branches. Et la rando se finit avec une magnifique vue sur les Annapurnas et le soleil couchant. Après nos premières « douches » froides on se régale d’un bon dal bhat. Et c’est autour d’une boisson chaude que Sylvain et Catherine nous expliquent le protocole oiseaux que l’on va réaliser demain, puis qu’on se répartit les rôles.


Lundi 10 novembre 2025

Nous nous levons à 6h15 avec une vue imprenable sur les sommets de l’Himalaya, notamment le Manaslu que nous ne voyions pas hier. Le petit déj en terrasse avec cette vue, et le bon régal de pancakes/patates sautées/oeuf et miel local, voilà de quoi bien démarrer la journée. Le temps d’être servis puis de se préparer, nous démarrons plutôt tardivement notre premier protocole oiseaux, qui sera le long d’un sentier charmant qui part vers le nord et qui se termine à l’école du tout petit village de Kapé.

Rupen et Nicolas repèrent les oiseaux aux jumelles, suivis par Sylvain qui tente de les photographier, puis de Brigitte qui enregistre tous les cris et chants, d’Alexis qui enregistre avec l’application Merlin pour aider à orienter les identifications possibles, de Jean-Marc qui tient prêt le livre d’ornitho de référence ainsi que les fiches de terrain de description des oiseaux inconnus, et enfin le binôme qui dépote : Annie sur la prise de données papier et Evelyne sur la prise de données numérique (via l’application Obsmapp), et Catherine qui chapeaute le tout pour assurer que les informations aient bien circulé dans l’ensemble du groupe.

Une belle observation : le Roselin sombre, encore jamais répertorié dans les Chepang, donc une donnée exceptionnelle. Nous avons aussi la chance de très bien voir une chouette posée tranquillement sur sa branche à nous regarder (son nom d’espèce n’est pas encore sûr, nous ferons confirmer par Tikal, l’ornithologue local, à notre retour à Chitwan). Et pour le plaisir des yeux, un Langhur du Teraï et un énorme groupe de Macaques Rhésus. Nous finissons ce transect peu avant midi au village de Kapé, où Gothe nous attend avec le pique-nique (de luxe !). Servis avec assiettes et couverts : riz aux légumes et patates sautées et omelette encore chauds, ainsi que fruits ! Place ensuite à l’initiation chasse aux papillons sur place.

Puis nous allons tester notre tout nouveau projet d’interview systématique des habitants pour récolter des informations sur la faune locale. Rupen, Annie et Sylvain s’en vont donc interroger la dame qui semble habiter la maison la plus proche de nous avec la fiche d’information à remplir. Très vite, c’est toute la famille qui s’attroupe autour des photos qu’on leur montre et tout notre groupe qui vient profiter de ce bel instant de vie et de lien avec les locaux. Les photos les rendent très bavards et Rupen nous fait la traduction. On apprend ainsi la présence régulière de 4 Gaurs (les plus gros bovidés du monde, jusqu’à 2mètres et plus de hauteur au garrot !) dans leur village ! Après cette belle discussion, la famille nous offre des toutes petites châtaignes récoltées et grillées pour nous. Puis Rupen nous montre comment le maïs est laissé séché au plafond, puis écrasé sous une meule (on s’y essaye pour voir ce que ça donne). Nous repartons en cheminant tranquillement en faisant une belle boucle avant de revenir au village de Gadhi vers 16h30. La soirée se passe tranquillement en temps libre – boissons chaudes sur la terrasse – douches etc en attendant le dal bhat du soir.
Ce soir on nous sert un dal bhat avec du dhido à la place du riz, c’est de la polenta locale. Nous avons avec une rasade d’haricots verts et patates et épinards, on est ravis et c’est le grand festin général, on en demande et on en redemande (car c’est toujours à volonté).

Mardi 11 novembre 2025

Ce matin nous partons avec nos gros sacs pour aller installer notre camps de base à Chisapani, à l’entrée du vallon sauvage dans lequel habite le Garrulaxe à ailes rouges, cet oiseau super rare au Népal que l’on pensait disparu du pays depuis plus de 70 ans avant de retrouver une petit population juste ici, dans ce petit vallon. Dans la montée, nous réalisons un transect. Nous repérons une Mésange sultane, un oiseau super rare. Même Rupen nous dit que ce n’est que la 2e fois qu’il la voit, et que ça faisait partie de ses grandes envies de pouvoir le revoir. A l’arrivée à Chisapani, gros bouleversement : tout pile dans la petite clairière on comptait installer nos tentes comme à chaque expédition, une énorme retenue d’eau avec des murets de pierre et des escaliers pour y descendre a été construite. Il semblerait que ce soit uniquement à utilisation du bétail. Personne ne comprend cette absurdité, étant donné qu’on est loin de tout village, et que le bétail peut très bien aller boire dans le vallon où l’eau ruisselle partout. Bon, clairement, on ne pourra pas installer notre camps là. Au final, en cherchant un peu aux alentours, on trouve sur le bord de la falaise un espace plat, mais il reste encore à le défricher. Mais avec l’énergie du groupe, tout le monde se met à cette séance de jardinage impromptue, et finalement on réussit à s’installer avec un avantage certain par rapport à l’autre lieu de bivouac prévu : la vue géniale sur la vallée en contrebas. Avant que la nuit ne tombe, on va faire 2 fiches de description de 2 nouveaux arbustes. Puis on se cuisine un dîner de quinoa-petits légumes-cacahuètes. Sur la crête le brouillard s’accumule et on se refroidit vite. Le repas chaud fait vraiment du bien, et on va vite dormir après pour se mettre au chaud dans les duvets.

Mercredi 12 novembre 2025

On se lève avec le soleil et une superbe vue. Nous partons faire le transect dans le vallon sauvage de Chisapani, cette fois en changeant les rôles. Ce vallon est au coeur de notre projet puisqu’il abrite le Garrulaxe à ailes rouges, un oiseau que l’on pensait totalement disparu du Népal depuis plus de 70 ans, avant de se rendre compte qu’il en existait encore une petite population juste là, dans ce coin de forêt préservé. L’ambiance de ce vallon est incroyable, on a l’impression de pénétrer dans une forêt primaire authentique, avec des effets de rayons lumineux qui jouent dans les feuillages luxuriants, et des chants et cris d’oiseaux partout. On remarque plusieurs écureuils dans les hauteurs, ainsi que plusieurs Langhurs du Teraï. On voit des multitudes de Barbus géants, de grands oiseaux au plumage vert et bleu. Arrivés en bas du transect, on prend le temps de caractériser une fougère arborescente avec une clé d’identification imprimée et on la prend en photo dans tous les sens. On espère pouvoir ainsi identifier l’espèce à coup sûr, en faisant valider par les chercheurs spécialisés en fougères arborescentes. Au Népal, toute donnée de fougère arborescente est précieuse pour les avancées des recherches car elles sont rares. Puis on remonte le vallon tout en récupérant en chemin les enregistreurs audio automatiques qui avaient stratégiquement été placés à 3 endroits différents lors de l’expédition précédente (il y a donc 2 ans). Ces enregistreurs servent à compléter nos données de présence des oiseaux dans ce vallon, après analyse des chants et cris enregistrés. Petite déception, l’un des 3 enregistreurs a disparu. Nous retrouvons sur le tronc qui le portait des coups de hache, qui témoignent qu’un local a du tomber dessus et le retirer, ne sachant pas ce que c’est…
De retour au camp, nous nous régalons d’un pique-nique de chapatis, avocat, fromage de yak et crudités. L’après-midi se compose de temps de sieste, de botanique et de l’installation d’un piège-photo à l’endroit où l’on a trouvé une empreinte de Chat-léopard ce matin.
Le dîner est un vrai régal ce soir : un dalh d’aubergines, miam !



Jeudi 13 novembre 2025

On se réveille dès 6h du matin, pour démarrer un nouveau transect, cette fois en suivant un sentier au travers de forêts et de bords de crête. Cette fois c’est Rupen, Nicolas et Catherine qui sont devant à repérer les oiseaux aux jumelles avec Alexis qui prend les photos, puis Evelyne au micro, Annie avec l’application Merlin et le bouquin des oiseaux du Népal, Sylvain à la coordination, Jean-Marc sur la prise de note papier et Brigitte sur la prise de note sur Obsmapp. On arrive à voir un Cutie du Népal, un oiseau très rare. A la fin du transect, on fait une petite pause pendant laquelle on remplit une fiche de description de l’arbre parasite « Balayo », pendant que certains attrapent quelques papillons. Sur le retour, on fait un arrêt pour réaliser un protocole habitat forestier, qui sert à estimer la qualité de la forêt, avec un score qui permet d’évaluer à quel point elle est dégradée par rapport à une forêt primaire. On obtient un très bon score de 77 %. De retour à notre camps de base, le pique-nique est très apprécié. Pendant l’après-midi, Evelyne, Sylvain, Nicolas et Catherine partent chercher un piège-photos installé par notre équipe 2 ans en arrière, tandis que le reste du groupe reste sur place pour se reposer en partie, mais ils réalisent aussi avec Rupen une interview de notre porteur Badam pour qu’il témoigne de ses observations d’animaux du coin. (Badam nous rejoint tous les jours pour nous apporter les chapatis du pique-nique, surveiller le camps quand on n’est pas là et nous ravitailler en eau de la source qui se trouve à plus de 15 minutes à pieds dans un vallon accidenté pas facile d’accès). Le soir tout le monde se met à la cuisine et on se fait une grosse poêlée de courgettes pour accompagner le riz cuisiné amené plus tôt dans la journée par Gothe, un local de Gadi. On se couche encore bien tôt, dès 21h !



Vendredi 14 novembre

Ce matin on se réveille tranquillement avec le soleil, et le petit déjeuner prend des allures de festins avec les grenades préparées la veille qui subliment le mélange de porridge d’avoine au miel, muesli croustillant, graines de chia, noix et bananes. Le tout sur notre point de vue de bord de crête dont on ne se lasse pas. Puis on range le campement, et on termine la matinée par des petits temps de synthèse botanique, et la vérification de nos 2 premiers pièges-photos installés. En chemin pour vérifier le second, on a le plaisir de bien voir 5 à 6 Langurs du Teraï . Un dernier pique-nique et on quitte notre chouette camps de base, après quelques selfies de groupe pour le souvenir. La marche pour le prochain village se fait tranquillement, avec une pause pour caractériser l’habitat forestier de nouveau (cette fois le score est de 32 %, ce qui représente bien l’influence de la grosse piste et des activités humaines dans ce passage). On finit notre randonnée par une grande descente qui nous amène au village de Kaule, où nous sommes accueillis chez une famille avec des oranges cueillis dans leur jardin et du thé, lui aussi, cultivé dans le champs d’à côté. Kaule est un village incroyable, quasi auto-suffisant. On s’y promène de maison en maison, toutes très proches les unes des autres et séparées par de tout petits sentiers de terre, avec partout des fruits et légumes qui poussent en plein milieu du passage, ainsi que des poules, des chèvres, des buffles...et les habitants qui vivent sur leurs terrasses et nous accueillent avec de grands sourires. Après le thé, on s’installe et on a tout juste le temps de prendre une douche (au sceau et à l’eau froide) bien méritée et pour certains le temps de faire un peu de lessive avant l’heure du dal bhat. On a même la chance de goûter des « barela » !Effectivement, dans la descente vers Kaule, une dame s’est empressée d’offrir ces légumes à Jean-Marc qui les regardait curieusement. On les a donc donné à la famille qui nous les a cuisinés. Après un bon thé, chacun se prépare à dormir. Alors qu’il n’y avait plus que Annie, Sylvain et Catherine à table, Rupen leur fait remarquer qu’il y a une séance de shaman en cours car on entend les percussions au loin. De façon complètement improvisée, il les emmène voir la cérémonie pendant laquelle ils partagent le thé avec la famille, un grand moment de vie d’une autre culture, passionnant.

Samedi 15 novembre

Petit déj à 6h avec des pois chiches grillées, des « sal rotis » (ce sont des galettes de sarrasin et millet frites délicieuses), des œufs durs et kiwis du jardin, un délice. Nous partons faire un transect. Brigitte qui a mal dormi reste se reposer au village. Le sentier à suivre est bien raide au début, et nous permet de vite avoir de belles vues sur le petit village de Kaule d’où l’on vient. On repère pas mal de Rougequeue à front blanc, de pouillots… et des Gobemouches à bavette orange, ces derniers n’ayant encore jamais été vus lors de nos précédentes expéditions. Le transect se finit vers 10h, proche d’une petite maison du lieu-dit Kotari.
On fait une petite pause. On vient curieusement voir les habitants qui sont en train de forger des faucilles avec un système ingénieux de roue permettant d’envoyer de l’air sur les braises, afin de les activer et de faire chauffer le métal, qui sera alors plus malléable pour le travailler ensuite. Puis on ressort nos fiches d’interview sur les animaux sauvages pour interroger l’un d’eux sur le parvis de la maison. On repart, filets à papillons sous le bras, et après 2 ou 3 papillons identifiés, nous nous arrêtons pour la pause pique-nique. Ce dernier est très original : nous avons des popcorns faits maison sur le feu, des graines de soja grillées ainsi que des patates douces bouillies, tous venant des champs et jardins du village.
Nous redescendons ensuite tranquillement pour rejoindre le village vers 15h. En chemin on voit des Verdiers de l’Himalaya, oiseaux non connus encore des Chepang Hills, donc une donnée particulièrement importante et chouette ! Une fois au village, on retrouve Brigitte. Nicolas, Jean-Marc et Evelyne vont se baigner dans la rivière pendant que les autres font leur lessive ou se reposent. Un thé convivial nous est servi accompagné de « ground apple », un genre de tubercule juteux qui se mange comme un fruit ! Sur internet, on a trouvé un autre nom pour ce légume étonnant : yacon.
Rupen nous emmène ensuite nous balader en zigzagant entre les maisons pour le plaisir de découvrir de plus près les activités de la vie locale : après les habituels grands sourires et namaste, on les voit donc trier les graines de millet , nous montrer ici et là les fruits et légumes qu’ils ont autour de leur maison. On goûte les goyaves (pas encore mures), on découvre qu’il y a 2 types de « scous » (appelés chouchous à la Réunion ou chayottes aux Antilles) ...

Dimanche 16 novembre

Aujourd’hui, c’est notre premier départ de Kaule, ce qui est toujours un bon moment, avec la famille qui nous accueille qui nous font des tika ( point de peinture rouge au milieu du front) et nous offre des fleurs. L’occasion également de faire une photo de la famille au complet, que nous imprimerons pour leur offrir la prochaine expédition.
Les sacs sont légers, vu que nous partons juste pour une nuit au village de Hattibang, et nous choisissons un nouvelle itinéraire, par un raccourci sur le versant sud de la vallée, ce qui nous permet de découvrir un nouveau secteur.
Et bien nous en a pris ! Alors que nous réalisons un protocole d’analyse de l’habitat forestier dans une forêt secondaire dominée par les châtaigniers Castanopsis indica, nous repérons une Liane étonnante, portant des gousses géantes d’au moins un mètre, suspendu tout en haut dans la canopée, puis les graines de cette plante, de la taille et la forme d’un palet de hockey sur glace. Une fois germé, les deux feuilles rudimentaires (« cotyledons »)s’écartent et cela ressemble à un macaron ! Une petite recherche nous mène sur la piste du genre Entada, qui comprend une espèce bien nommée le haricotier géant. Apparemment ces énormes graines sont comestibles une fois cuisinés, et sont même ingérés d’un coup par les calaos !
Plus tard c’est la très belle observation ornitho de la journée, une petite troupe d’Eurylaime psittacin, bariolés de vert, de jaune, de noir, avec une longue queue bleu magnifique. Une observation assez rare !
Nous continuons le chemin, sortie de la forêt, à travers les terrasses de sarrasin et de millet , puis finissons par rejoindre la petite route. De la nous sommes presque à Hattibang, ou nous trouvons notre Homestay pour le soir. Nous sommes accueillis avec un grand sourire par la famille à qui nous offrons une photo de leur bébé pris a une expé précédente. Le petit de maintenant 4ans court partout pour la montrer à tout le monde !
Nous partons ensuite pour une petite balade du soir pour voir le coucher de soleil sur les grands sommets himalayens au loin, en en profitant pour décrire l’arbre au nom népalais Nibaro (que nous identifions comme Ficus auriculata). Puis nous apprécions le dal bhat de la famille sur leur terrasse, avec une nouvelle variante, des sortes de frites de patates tres bonnes !

Lundi 17 novembre 2025

Après une nuit bien fraiche, on se réveille avec le lever de soleil splendide sur Hattibang. Le petit déj de chapatis-patates et omelette est un délice. Avant de partir, la famille nous fait ses aurevoirs en nous marquant du tika et en nous offrant à chacun une fleur. Pour le programme de la journée, deux possibilités avaient été proposées. Annie et Rupen ont choisi de rester sur Hattibang pour interviewer les habitants avec notre questionnaire sur la faune, puis de redescendre par la piste qui va plus rapidement vers Kaule. Le reste du groupe part à la journée vers le sommet du Siraïchuli afin de rejoindre ensuite Kaule par la crête. Après avoir quitté Rupen et Annie, on commence par un vallon sauvage charmant, que l’on remonte jusqu’à un petit col sur lequel passe maintenant une grosse piste. Dans le vallon, on place un enregistreur audio et on fait plusieurs chouettes observations dont le Fantail (Chelidorhynque à ventre jaune) et un petit écureuil qui se régale de fruits sur un arbre parasite que l’on a caractérisé quelques jours auparavant. On réalise aussi un protocole habitat forestier, ainsi qu’une nouvelle fiche de description d’un arbre figuier aux feuilles très asymétriques. Après une petite pause au col, nous voilà partis pour une montée bien raide dans des escaliers jusqu’au sommet du Siraïchuli, qui culmine à 1930m. C’est le plus haut sommet des Chepang Hills. De là la vue sur la chaîne de l’Himalaya est superbe. On pique-nique sur place, et le repas est ponctué de magnifiques observations de rapaces, dont un Aigle de Bonelli qui nous fait des piqués impressionnants, un Vautour moine, ainsi que plusieurs Vautours de l’Himalaya (pas complètement sûr mais très probable), des Aigles des steppes, ...

On se remet ensuite en route, pour redescendre vers Kaule avec des paysages grandioses de part et d’autre de notre crête. Certains passages sont accidentés pentus ou glissants mais le groupe est à l’aise partout. On observe une troupe d’Allotries à sourcils blancs, plusieurs Arrengas siffleurs, encore un écureuil...des allées d’Euphorbes géantes avec un énorme tronc, les « Euphorbia royleana », de très gros bambous aux écorces poilues, ...on arrive à retrouver plusieurs jeunes arbres « Mauwa » que l’on ne connaissait jusqu’alors que dans la montée vers Chisapani.

On finit par arriver à Kaule vers 16h30 où l’on retrouve Rupen et Annie, qui sont, eux aussi, ravis de leur journée. Après une baignade dans la rivière pour une bonne partie du groupe, on se retrouve autour d’un thé, et le dal bhat nous est servi peu de temps après. On discute après le repas un petit moment avec Lok, qui est le directeur de l’école de Hattibang, et que l’on avait déjà rencontré la veille (et qui suit de loin notre projet depuis la toute première expédition, car on le rencontre à chaque fois à Kaule ou à Hattibang).

Mardi 18 novembre 2025

Voilà notre dernier petit déjeuner à Kaule, que l’on savoure : on a cette fois des pakodas avec un œuf dur et du kiwi. Les pakodas sont des petites galettes épaisses de pomme de terre – épices – oignons, revenues à la poële. Puis on réorganise les sacs à dos, et on fait nos aux-revoirs à la famille. De nouveau, nous recevons chacun le tika sur le front avec un petit bouquet de fleurs, en signe de bénédiction par la famille. Nous quittons le village pour prendre la direction de Gadhi. La première partie de la journée est une montée régulière, pendant laquelle nous faisons quelques pauses pour observer les oiseaux. Encore une fois, on a beaucoup de chance et nous repérons encore de nouveaux oiseaux, encore inconnus des Chepang Hills (le Pouillot de Burke, ...). Décidément, nous allons battre un record de données particulièrement intéressantes pour le projet en une seule expédition !

Juste avant l’arrivée à Chisapani, on réussit à trouver une fougère arborescente, ce qui nous permet de remplir une nouvelle fiche de description botanique et de mitrailler la plante de photos de tous ses détails. Nous avons l’intention d’écrire au spécialiste des fougères arborescentes du Népal, qui a publié déjà des articles pour indiquer où elles se trouvent. Or, il ne connaît pas encore leur présence dans les Chepang. C’est donc une information d’importance car ces fougères sont rares, et sont à priori indicatrices d’une forêt riche en biodiversité.

On se retrouve ensuite sur notre camps de base des premiers jours à Chisapani, pour se régaler du pique-nique : de nouveau des sel rotis, avec une chayotte bouillie, de l’avocat, un œuf dur, plein d’oranges...Pendant que certains se reposent, d’autres vont chercher les 2 piège-photos non loin du campement. On se remet ensuite en route pour entamer la descente finale. Nous avons pour objectif de trouver l’arbre qui fait des branches pleines de glands denses serrés les uns contre les autres, et que l’on avait repérés à la montée par terre. Sans problème, nous le trouvons. C’est l’occasion de remplir une nouvelle fiche de description, et aussi un bon moment de rigolade que l’on nommera la « oak war » car ces glands sont super légers et donc des projectiles idéaux ! On fait aussi de nouveau un protocole habitat forestier, et on finit la randonnée juste au moment du coucher de soleil magnifique sur Gadhi,et toujours les sublimes montagnes de l’Himalaya en arrière plan.

C’était une sacrée belle journée, mais la marche n’a pas été si facile, notamment dans la descente. On se régénère avec des boissons chaudes et des douches (au seau d’eau froide). A l’heure du dal bhat, on mange des quantités astronomiques bien méritées. Puis autour du thé du soir, nous voilà à chercher les éventuelles photos intéressantes prises par nos pièges photos. Malheureusement, cette fois nous n’aurons qu’une seule photo d’un félin à la queue rayée, dont nous ne sommes pas encore sûrs de l’identification. Affaire à suivre, nous sortirons demain soir les bouquins pour voir si on peut conclure.

Mercredi 19 novembre
Aujourd’hui, c’est notre dernière journée dans les Chepang Hills, snif. Nous commençons la journée par le petit-déjeuner spécial du Gadi Hill Cottage où nous avons dormi : pancakes, oeuf dur et patates super bien cuisinées.
Comme la dernière randonnée est une assez longue descente, Annie et Brigitte préfèrent prendre leur temps ce matin à Gadi, et descendre avec la jeep qui récupérera les gros sacs d’équipement. Elles en profitent pour faire une interview mammifères avec un des membres de l’équipe du cottage qui parle anglais. Super initiative !
Avant de partir, Rupen nous montre un arbre que nous n’avions pas encore inventorié, de son nom local le Daar (que nous identifierons plus tard comme Boehmeria rugulosa, un arbre de la famille des orties !). C’est un arbre recherché car il a un bois très dur qui sert notamment à fabriquer des pots en bois, et d’ailleurs Rupen nous en montre un. Le travail de sculpture est impressionnant ! Malheureusement il nous explique aussi que cet arbre devient de plus en plus rare à cause de l’exploitation. On se fixe donc comme objectif à la prochaine expédition d’essayer d’en trouver en forêt dans les zones que l’on étudie.
La randonnée du jour nous mène d’abord à Kapé, où nous sommes déjà passés le deuxième jour, puis nous commençons une longue descente sur une crête avec une vue phénoménale sur les pentes sud des Chepang Hills. C’est un endroit exceptionnel pour l’observation des rapaces, et c’est encore le cas aujourd’hui, avec l’observation de très nombreux Aigles des steppes et de nombreux Vautours de l’Himalaya entre autres. Nous descendons par un chemin agréable entre forêts et terrasses de millet et observant le changement progressif de la flore quand nous passons de la zone sub tropicale au-dessus de 1000 m à la zone tropicale en dessous. Quelques magnifiques papillons illuminent ce parcours, avec notamment un superbe papillon aux tâches bleues, identifié comme étant Hypolimnas bolina.
Nous terminons la randonnée par la traversée d’un pont suspendu, et peu après, nous retrouvons Brigitte et Annie, avec la jeep qui nous ramène a Sauraha d’où nous sommes partis pour les Chepang Hills.
Juste un petit temps pour faire un tour voir les crocodiles et les gavials au bord de la rivière Rapti, et c’est l’heure du repas au Chitwan Gaida lodge. Bientôt, nous sommes rejoints par l’ornithologue Tikaram Giri avec qui nous partageons nos découvertes dans les Chepang Hills. Il est très intéressé par les nouvelles espèces d’oiseaux que nous y avons rencontrés, et nous échangeons un moment sur quelques observations incertaines que nous lui faisons confirmer sur la base d’enregistrements sonores. S’en suit une longue et passionnante discussion sur les enjeux de conservation de la biodiversité au Népal, les évolutions de la société népalaise, et les difficultés à faire prendre en compte la protection de la forêt par les communautés locales.
Et voilà, demain, départ pour Bakthapur pour notre dernière journée au Népal.

Jeudi 20 novembre
Motivés, nous nous sommes tous retrouvés dès 6h30 pour faire une dernière balade le long du fleuve Rapti avant le petit déj et le grand retour vers Bhaktapur ensuite. Les lumières du matin subliment le paysage luxuriant et nous nous émerveillons des Cerfs axis qui passent pas loin, des Calaos pie qui nous survolent, des Tadornes casarca au bord de la rive ...Un dernier petit déj dans la cour de l’hôtel et on embarque dans notre van privé pour la longue route secouante jusqu’à Bhaktapur. Arrivés la-bas vers 16h, on apprécie le temps libre pour se dégourdir les jambes et découvrir la « ville orange » (car toutes les ruelles – les maisons et constructions – les temples sont en briques). On se retrouve ensuite dans un petit restaurant au grand charme dans lequel on goûte tout un tas de petits plats de cuisine newar servis dans des feuilles de Sal (un des arbres que nous connaissons bien) et avec vue sur les « fourneaux » : des énormes woks sur le feu dans lesquels on les voit préparer nos petits plats.

Vendredi 21 novembre 2025

Après un petit déj sur la terrasse surplombante de l’hôtel en plein soleil, nous démarrons une visite de Bhaktapur avec une guide qui nous raconte l’histoire de la ville, ses temples et nous fait découvrir tout l’artisanat local : les poteries, les bols de guérison (on a même l’occasion d’essayer des petites séances pour guérir nos petits maux divers de genou/dos/cheville/insomnie etc), la sculpture sur bois, l’entreprise de fabrication de papier (on y voit toutes les étapes depuis la récolte de l’écorce de l’arbre Lokta, le séchage, pressage, l’impression des couleurs etc jusqu’aux divers cahiers, posters, cartes proposés à la vente sur place), les mandalas, … on y passe quasiment 4h sans voir le temps passer. Après un déjeuner de festin dans un restaurant qui surplombe la magnifique place « Taumadhi square », chacun vaque à ses achats de souvenirs. Puis on se retrouve en fin d’après-midi dans le jardin d’un restaurant, pour une séance studieuse de mise en valeur de nos données scientifiques. On cogite en 2 petits groupes pour faire évoluer la clé d’identification de tous les arbres et arbustes repertoriés dans les Chepang Hills, en s’attaquant à 2 sous-groupes : tous les arbres à feuilles opposées d’une part, et tous ceux qui ont des feuilles composées d’autre part. Cette clé d’identification est en constante évolution car à chaque expédition, il faut y inclure les nouveaux arbres et arbustes décrits, et parfois mieux définir les critères pour que la clé reste accessible à toute personne, sans prérequis de botanique. L’idée derrière cette clé est de publier d’ici quelques années un livret répertoriant tous les arbres et arbustes des Chepang avec une clé d’identification inclue qui permettrait à tout curieux de s’en emparer et d’identifier par lui-même les espèces. On adorerait promouvoir ainsi une sorte d’écotourisme des Chepang, en valorisant ses sentiers de trek authentiques, la rencontre avec les habitants grâce aux homestay qui permettent de loger et manger dans les villages, et la prise de conscience de la richesse exceptionnelle de la biodiversité dans ce coin. Tout le monde est à fond et on obtient avec efficacité un superbe résultat. On se félicite avec un dernier dîner de fête tous ensemble. En fin de repas, on prend le temps d’un petit bilan de fin d’expédition pendant lequel on partage nos réjouissances de cette magnifique aventure vécue ensemble. De quoi repartir chacun le cœur léger et rempli de gratitude. Tout le monde reprendra sa route demain matin. Et on publiera bientôt ici un petit résumé scientifique avec les liens vers les listes d’espèces observées pendant l’expédition, et toutes les belles réalisations scientifiques effectuées.

Petit bilan scientifique de l’expé
Cette expédition a été particulièrement productive avec de nombreux protocoles réalisés :
5 protocoles oiseaux (type McKinnon adapté aux sciences participatives)
5 protocoles sur l’habitat forestier (afin de caractériser la qualité de l’habitat et d’estimer à quel point la forêt est dégradée par rapport à une forêt primaire, ce qui se fait grâce à un score final calculé à partir de critères observables)

Via l’application Obsmapp, ce sont plus de 1740 observations naturalistes qui ont été enregistrées, soit une liste de 247 espèces : 154 d’oiseaux, 67 de plantes, 21 d’insectes (dont 17 papillons de jour) et 7 de mammifères. Cette base de données profite à la connaissance générale de la biodiversité dans le monde en contribuant à la plus grosse base de donnée mondiale, le GBIF (Global Biodiversity Information Facility), libre d’accès pour tous les chercheurs.

Parmi les données exceptionnelles, nous noterons un apport considérable de nouvelles espèces d’oiseaux non encore observés dans les Chepang Hill par le programme Biodiversita depuis le début du projet : 18 nouvelles espèces ! Et parmi ces espèces, encore plus important : 5 n’étaient pas encore répertoriées dans les Chepang à ce jour, en combinant toutes les sources d’information possibles (via nos partenaires ornithologues entre autres sources). Ce sont donc des données très précieuses pour argumenter en faveur d’une future protection des Chepang Hills.

Du point de vue botanique,
Nous avons caractérisé 16 nouveaux arbres ou arbustes, qui seront donc ajoutés au livret des arbres et arbustes des Chepang que nous réalisons au fur et mesure des expés, avec toutes les illustrations des critères permettant de les reconnaître. L’objectif de ce livret sera d’aboutir à une version suffisamment complète et aboutie pour le publier et le mettre ainsi à disposition de tout curieux désireux de découvrir les Chepang Hill avec un regard naturaliste, et d’ainsi promouvoir un écotourisme responsable et respectueux dans cette région, et d’y valoriser l’incroyable richesse de sa biodiversité. Nous avons aussi fait évoluer la clé d’identification des arbres et arbustes des Chepang qui est associée à ce livret, afin d’y inclure les nouvelles espèces. Le but de cette clé est d’utiliser du vocabulaire le plus accessible et simple possible afin que toute personne puisse l’utiliser pour identifier les arbres et arbustes des Chepang par lui-même.
Enfin nous avons apporté une attention particulière aux fougères arborescentes dont nous avons noté systématiquement l’emplacement et la hauteur du tronc, afin de partager cette connaissance avec l’équipe de chercheurs spécialisée dans ce domaine au Népal. En effet, d’après leurs dernières publications, ils n’ont pas encore connaissance de leur présence dans les Chepang. Celles-ci étant très rare, c’est un argument de plus en faveur de la protection de la forêt des Chepang Hills.

Ci-dessous les liens Obsmapp permettant de retrouver l’ensemble des observations et liste d’espèces du séjour (cliquer directement sur le texte) :
Liste des observations
Liste des espèces

Pour conclure, il nous tient à coeur de remercier du fond du coeur l’équipe de 2025, pour son investissement dans le projet et sa contribution remarquable à l’apport de connaissances et de données pour la suite. Un immense merci aussi pour la solidarité et la bienveillance dans le groupe, la bonne humeur même dans les moments plus inconfortables, c’est un véritable bonheur de mener des projets passionnants comme ça avec une compagnie si agréable et opérationnelle !

Lien osi-photos
Vous pouvez voir les photos de l’expédition ici

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