Accueil > Nos actions > Journal de Bord des Opérations > Vacances Scientifiques > En quête de Biodiversité > En quête de biodiversité en pays du loup Spécial adultes du 22 juillet au 04 août 2024
Le Journal de Bord
Jour 1.
Départ de l’auberge des Choucas à Chandolin, le camp de base OSIi du Val d’Anniviers.
On s’engage plein nord sur le sentier qui s’élève dans la forêt au-dessus du village.
Premier contact avec le milieu environnant. Jérémie nous apprend à reconnaître les fleurs et arbres que nous rencontrerons : Mélèzes, Épicéa, Pins cembros qui abritent les casse-noix mouchetés.
Ces oiseaux au cri caractéristique que l’on apprend à reconnaître.
Début de la prise de données, nous apprenons à réaliser les observations opportunistes, c’est à dire en marchant au fil de nos rencontres et observations pour les enregistrer dans la base de données Obsmapp.
Premier test aussi du poids des sacs qui semblent OK pour tout le monde.
En fin d’après-midi, on rejoint le bivouac dans une ambiance de clairière forestière qui offre une vue imprenable sur les versants érodés de la vallée du Rhône.
Chacun apprend à préparer son bivouac du soir. Puis on entame le premier temps de scan aux jumelles des crêtes environnantes.
Avec le soir tombant, un Aigle royal s’est posé sur un éperon rocheux, puis un Chamois remonte la crête, on s’endort dans l’herbe avec vue sur le ciel !
Jour 2.
Départ vers le Sud en revenant légèrement sur notre chemin de la veille, puis en bifurquant vers le sentier en balcon qui surplombe Chandolin.
Avant la fin de la forêt, on observe une vipère aspic, nullement dérangée par notre passage.
On avance dans les alpages en s’arrêtant pour observer les fleurs et papillons, en repérant dans le ciel les Faucons crécerelles et l’Aigle royal.
Nous posons le bivouac sur l’alpage de l’Armina, près du lac éponyme, où nous retrouvons Cathy pour le ravitaillement et Konan avec son groupe de jeunes.
Soirée topo papillon, apprendre à différencier les papillons de jour et les papillons de nuit (par la forme de leurs antennes) et repos bien mérité après cette journée de marche.
Jour 3.
Matinée au bivouac où l’on réalise notre premier protocole scientifique permettant de caractériser un habitat, on apprend à délimiter la zone d’étude, caractériser les différentes strates végétales, les pourcentages de répartition des espèces et en dresser la liste : Campanule barbue, Pulsatille soufrée, Jonc de Jacquin, Joubarbe des montagnes…
L’après-midi, nous nous remettons en route à travers les alpages vers notre lieu de bivouac.
On s’élève en altitude, en traversant d’abord une zone d’éricacées, parsemée de rhododendrons en fleurs ou Jérémie attrape et nous décrit un Petit apollon.
Puis on remonte la pelouse alpine jusqu’à la limite minérale où se trouve le lac du Toûno, à 2660 m d’altitude, dans un magnifique décor de haute montagne.
Il y fait plus frais, alors on s’habille chaudement et le soir, nous montons sur une petite butte qui offre un magnifique coucher de soleil sur le panorama qui s’étend à perte de vue à travers différentes couches de montagnes successives.
Dans ce lieu idyllique, nous avons pu observer des Chamois, des Bouquetins et des Aigles pendant nos différents temps de scan aux jumelles. L’avantage de dormir en montagne est que nous sommes présents tôt le matin et en soirée, à l’heure où de nombreux animaux se rendent visibles.
Jour 4.
On se remet en route dans les prairies alpines, toujours vers le Sud, pour s’enfoncer de plus en plus vers le fond du Val d’Anniviers.
Arrivé au col de Bella Warda, nous faisons un bref détour pour tenter d’apercevoir des lagopèdes alpins qui pourraient se trouver dans les pierriers d’altitude.
Pas de lagopède cette fois-ci malgré notre scan attentif aux jumelles ! Prendre patience fait partie du quotidien du naturaliste.
Après une descente un peu raide, on termine la journée sur un sentier en balcon qui offre une vue de carte postale sur les géants du Valais, le Cervin, la Dent blanche et le Zinalrothorn. Nous gagnons le vallon de Barneuza où nous installons notre bivouac pour 2 nuits.
Jour 5.
Journée à Barneuza.
Avant le petit-déjeuner, nous réalisons un protocole oiseau sur une zone dédiée. Il y en a assez peu car la période est déjà tardive, mais nous arrivons à en détecter comme le Rougequeue noir, le Pipit spioncelle, la Grive draine, etc.
Le reste de la matinée est consacré à une pause détente.
Puis l’après-midi, nous montons vers l’alpage de Barneuza pour réaliser des observations.
Fantastique ambiance minérale où l’on aperçoit des bébés chamois jouant dans la neige ainsi qu’un Gypaète barbu, rapace reconnaissable par sa longue queue pointue et son aspect Brun-Rouge qui contraste avec le bleu ardoise de ses ailes aux jumelles.
Jour 6.
Le matin, nous réalisons un protocole papillon sur la même zone que le protocole oiseau.
L’attrapage des papillons au filet est un exercice très ludique, quoiqu’un peu fatiguant car les papillons sont très doués pour esquiver et nous distancer.
En fin de matinée, redescente à travers l’alpage puis la forêt vers le village du Mottec où nous retrouvons Cathy pour le ravitaillement et où Linda, Félicien et Céleste nous quittent pour rentrer au centre après cette fantastique semaine !
L’après-midi, Diane, Claire et Jérémie, nous nous remettons en route en direction de la Corne de Sorebois que nous atteindrons le lendemain matin, soirée et nuit dans l’alpage du Chiesso, en dur dans une cabane de berger, c’est la surprise de la journée !
Ce grand confort nous permet de visionner un documentaire sur les Aigles et les Gypaètes avant de nous endormir sur de vrais matelas.
Jour 7.
Ce matin pas de bivouac à désinstallé.
La matinée est consacrée à une longue montée pour gagner la Corne de Sorebois qui offre une vue imprenable sur les 2 vallées qui composent le Val d’Anniviers : celle de Zinal, qui a été le décor de notre première semaine et que nous laissons derrière nous, et celle de Moiry vers laquelle nous allons redescendre.
La vue est panoramique à 360° et la découverte du barrage de Moiry saisissante : les eaux chargées de sédiments glaciaires sont bleu turquoise.
Il fait chaud et nous redescendons à notre rythme vers le barrage de Moiry.
Cette journée aura été riche en observation, un vol groupé de Niverolle alpine, un groupe de Milan noir et de nouveau le Gypaète barbu.
Nous terminons la journée en remontant vers le lac du Lauché où nous passerons 2 nuits entourées des vaches de l’alpage voisin avec l’impressionnant glacier de Moiry pour décor.
En traversant le ruisseau, un Cincle plongeur s’envole devant nous !
Nous rencontrons Étienne et Théodore qui se joignent au groupe pour la 2e semaine, ainsi que Konan pour le ravitaillement.
Jour 8.
Journée protocole scientifique au-dessus du lac du Lauché avec en premier lieu un protocole habitat pour caractériser la zone.
Il s’agit d’une strate herbacée avec beaucoup de Joubarbes de montagne et de Gentianes.
On réalise ensuite un protocole papillon qui nous permet d’observer de nombreux Moirés, Satyrions et Argus frêles.
Jérémie nous apprend à tenir un papillon dans notre main pour l’observer.
Nous mettons en pratique avec un Petit apollon.
Le soir, Romain, qui encadre les stages géologie et astrophysique, nous rejoint sur son temps libre et nous fait profiter de ses connaissances sur les strates géologiques de cette zone glaciaire.
Nous nous situons à la limite de 2 plaques continentales jointes par une plaque savon.
Et sur la composition du ciel de la nuit à venir, alignement, lune, Mars, Vénus et les pléiades au-dessus de la Lune.
Jour 9.
Nous longeons en balcon le barrage de Moiry jusqu’à gagner la zone morainique où se trouve un replat herbeux, idéal pour 2 nuits.
Après une semaine de beau temps, voici l’orage et nous apprivoisons la montagne sous la pluie bien serrée et au sec sous notre tarp.
Il s’agit d’attendre et de laisser passer l’ondée. Et les animaux font comme nous car la montagne semble bien vide et silencieuse avant leur âge.
Mais dès que la pluie s’arrête, nous avons nos chances d’observer des marmottes et chamois qui ressortent la tête !
Jour 10.
Depuis le Bivouac nous grimpons sur la robe moraine pour aller observer le glacier encore plus près.
Jérémie nous partage ses connaissances des glaciers, la façon dont ils se forment et leur évolution liée au dérèglement climatique.
La pluie est de nouveau là l’après-midi, ce qui permet un temps de repos contemplatif. Lecture, scan aux jumelles.
Jour 11.
Nous empruntons le sentier en balcon qui fait le tour du barrage de Moiry, ce qui permet d’observer d’un point de vue opposé le versant que nous avons emprunté les jours précédents.
La zone est remplie de fleurs et nous pouvons observer des astéracées, des Gentianes et des Edelweiss.
En redescendant vers le barrage, nous revoyons un Gypaète barbus.
L’après-midi, nous changeons de versant et cheminons dans une zone arbustive pour rejoindre le bivouac près du torrent de Lona.
On retrouve la vue sur les villages du Val d’Anniviers, Chandolin en face et Grimentz en contrebas.
Nos temps d’observation aux jumelles nous permettent d’observer des chamois sur les crêtes qui nous surplombent.
Jour 12.
Le matin nous réalisons un protocole scientifique habitat dans cette zone dominée par les éricacées, ce qui nous permet d’étudier des espèces sur lesquelles nous étions moins attardés jusqu’à présent : Genévrier, myrtille, Airelles, etc.
Ce sont les espèces de recouvrement naturel de la pelouse alpine à ces altitudes lorsqu’elle n’est pas pâturée.
L’après-midi, nous gagnons notre dernier bivouac. Nous retrouvons la strate forestière où vit le Casse-noix mouchetés et observons quelques Chamois descendus des hauteurs.
Jour 13.
Redescendre dans la forêt jusqu’à Saint-Jean, en fond de vallée, accompagné par les Grands corbeaux, et nous prenons le bus pour remonter jusqu’à Chandolin ou la boucle est bouclée après ce séjour riche en observations, découvertes et émerveillement !