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A l'affût de la Biodiversité du 4 au 11 août 2019

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Le Journal de Bord

Dimanche 4 août
Dimanche soir, nous sommes tous arrivés au centre Les Choucas, dans le village de Chandolin, 1934m d’altitude dans les Alpes Suisses ! Nous sommes 20 jeunes cette semaine, avec une équipe de 5 éducateurs et éducatrices, Rosina la directrice, et Marie la cuisinière. Après un délicieux repas avec une recette originale de lasagnes concoctées par Marie et un énorme clafoutis aux abricots, nous profitons de la soirée encore tiède pour faire un grand tournoi de tennis...des prénoms ! Le but du jeu est de retenir tous les prénoms, en s’affrontant par équipes. C’est efficace, à la fin tout le monde semble connaître (à peu près) les prénoms de tous les copains.
On est tous bien fatigués, on ne tarde pas ensuite à aller vite nous coucher.

Lundi 5 août 2019
Il fait grand beau ce matin ! Après le forum, où Rosina nous explique les grandes règles du centre et où chacun peut exprimer comment il se sent, on se regroupe par séjour. Cette semaine nous sommes 9 sur « A l’affût de la biodiversité » : Dorian et Alexis qui en sont à leur deuxième semaine, Oscar, Antoine, Zélie, Léna et Léo, avec les deux éducateurs, Sylvain et Iliane. Nous préparons les sacs de pique-nique, et nous équipons chacun de jumelles et de filets à papillons. C’est parti ! Nous montons par le chemin qui part au-dessus du centre, entre forêt, torrent et prairies fleuries. Arrivés à un endroit plat et lumineux, où il semble y avoir une grande diversité de plantes et donc de petites bestioles, nous installons le matériel utile à toute identification naturaliste : clés d’identifications des arbres, des papillons, des orthoptères réalisées par des participants d’anciens séjours, livres d’identification plus complets des papillons et des insectes, et outils numériques pour identifier la flore et les oiseaux. Nous sommes parés ! Deux équipes sont formées : Dorian et Antoine, et Alexis et Oscar, répartis en deux binômes, ont la mission de répertorier un maximum d’espèces différentes sur le site. Zélie, Léna et Léo ont des petits défis naturalistes à relever : par ce biais on trouve l’occasion de comprendre la différence entre feuille simple et feuille composée, feuilles alternes et feuilles opposées... On apprend aussi que pour identifier un conifère il ne suffit pas de lui prendre une aiguille : il faut faire bien attention à prendre le petit paquet de toutes les aiguilles insérées au même endroit sur la branche, puisque c’est le critère principal pour différencier les arbres à aiguilles de la région. On distingue donc le Pin cembro Pinus cembra dont les aiguilles sont insérées par 5, du Mélèze Larix decidua
qui a des aiguilles très courtes, molles, et très nombreuses, ce qui forme comme un petit pompon qui rend le Mélèze tout doux. C’est le seul conifère qui perd ses aiguilles l’hiver : chaque printemps il en produit des nouvelles, qui n’ont donc pas le temps de durcir avant l’hiver suivant. Après avoir également identifié le Sorbier (qui a une feuille composées de nombreux folioles) et le Bouleau (qui a une petite feuille dentée en forme de losange), le soleil commence à bien chauffer et les insectes , notamment ailés, se montrent bien présents : Léo, Léna et Zélie ne tiennent plus, et partent avec entrain à la chasse aux papillons ! A la fin de la matinée on en a identifié un joli total : au tableau, le Cuivré de la Verge d’Or au dessus des ailes orange vif, le Gazé, grand papillon blanc aux nervures noires, des Moirés, tout bruns sombres avec des tâches oranges, et de nombreux autres ! Après un pique-nique bien mérité, nous reprenons la route du centre. Au labo, de son petit nom le LINaBIO (Laboratoire d’Identification NAturaliste BIODIVERSITA), nous discutons des objectifs de la semaine : on décide de continuer à travailler spécifiquement sur les coccinelles (focus qu’on démarré Alexis et Dorian la semaine passée - ils nous présentent donc les critères d’identification des deux principales espèces que l’on rencontre ici, la Coccinelle à 7 points Coccinella septempunctata et la Coccinelle asiatique Harmonia axyridis, ainsi que les techniques adpatées à la recherche des coccinelles, comme l’utilisation du filet fauchoir et du parapluie japonais), et d’aller prospecter en priorité une zone du site d’étude encore très peu explorée. Pour cela Sylvain nous a repéré un site propice au bivouac en plein coeur de cette terra incognita, ce qui nous permettra d’y passer un maximum de temps jeudi et vendredi. Forte de l’expérience papillonnante du matin, l’équipe est également enthousiaste à l’idée de mettre en place un nouveau transect papillons sur cette zone : un transect est une méthode d’étude au protocole précis, donc reproductible chaque année, ce qui permet de produire des données scientifiques collectées selon une méthode rigoureuse, qui sont donc comparables d’années en années. Cela permet d’estimer des tendances dans l’évolution des populations de papillons sur ce site d’étude. C’est en reproduisant ce type de protocole tous les étés que l’on donne du poids au suivi de la biodiversité du Val d’Anniviers sur le long terme, sur lequel notre séjour travaille depuis déjà 6 ans. C’est que nous sommes ici de vrais scientifiques ! Pour nous y préparer, nous consacrons le temps qu’il nous reste avant le goûter à nous entraîner à reconnaître les grands groupes de papillons, ainsi que les espèces les plus courantes ici. A force de répétition, de mimes et de charades, la belle équipe finit par être incollables sur les Hespéries, Mélitées, Apollons, Cuivrés, Colias, Satyrion (ou Centurion pour certains), Petite-Tortue et autres Belle-Dames ! La tête pleine de couleurs, c’est ensuite la ruée vers un goûter au bon goût de moelleux à l’abricot.
A 17h, Rosina nous a préparé une activité pour que l’on s’approprie le centre en le personnalisant des règles de vie qui nous tiennent à coeur. Fabrication de badges en carton décoré à placer sur le thermomètre des émotions, partages de nos règles de vie préférées en mimes, et sans oublier le fameux poster où chacun peut écrire les titres des musiques qu’il souhaite pour la boum de samedi...
Vient le temps de douches, et c’est enfin l’heure du repas. Et ce soir, surprise ! Marie nous a préparé de magnifiques burgers maison accompagnés de potatoes que l’on sentait rissoler depuis les couloirs tout à l’heure. Quel régal !
20h30 : c’est l’heure de la veillée ! Ce soir, avec Iliane et Rosina c’est une (des !) partie effrénées de SARDINES qui nous attendent ! C’est un jeu de cache-cache, où une seule personne part se cacher, tous les autres le cherche, et dès que quelqu’un le trouve, il doit se cacher avec lui. On se retrouve donc rapidement tous collés comme des...sardines ! C’est très drôle, l’excitation est à son comble -un peu beaucoup même. On finit par une belle partie de loup-garou pour nous calmer.
Bonne nuit !

Mardi 6 août 2019
[Récit raconté par les participants] On a fait une petite rando en descente jusqu’à la rivière au bas de la vallée, la Navisence. Là, surprise !!! la rivière a envahit le chemin. On a donc pique–niqué, puis fait demi–tour pour remonter. Il faisait très chaud ! Sur le chemin de la montée on a observé plusieurs plantes, on a vu un Petit Sylvain Limenitis camilla, un très joli papillon de nuit et...un chamois !
De retour au centre, après le goûter ceux qui voulaient sont allés faire du shopping à Chandolin. On a acheté du chocolat, du jambon cru, des cartes postales et des petits souvenirs... et au retour on a vu un écureuil qui venait boire sur le rocher de la fontaine !
Le soir on a mangé des spaghetti à la carbonara et en dessert une spécialité suisse spéciale gourmands : les meringues double-crème, mmmmh ! (témoignage de Léo : « On mange très bien ici ! »)

Mercredi 7 août 2019
Aujourd’hui il pleut. C’est donc une journée au labo pour nous : ça tombe bien, on a trouvé plein d’insectes hier, et d’escargots à déterminer. Chacun se lance donc sur la mission qui lui plaît : Léna, Zélie apprennent à identifier les insectes, Léo à reconnaître les escargots à leur coquille tandis que Dorian, Alexis, Antoine et Oscar travaillent à la création d’une clé d’identification des coccinelles. Malgré la pluie et le brouillard, certains ont vite ressenti le besoin d’aller prendre l’air : c’était en effet un temps favorable pour aller à la chasse aux escargots ! Oscar, Léo, Alexis et Iliane partent donc en quête des mollusques dans le nuage, au bord de la route qui part en bas de l’auberge. A l’aller on a observé et compté le nombre d’espèces différentes, et au retour on a dénombré les individus d’Escargots de Bourgogne sur un transect de 230m, sur les rochers et dans l’herbe sur les deux côtés de la route. Résultats : on en a trouvé 41 ! Nous sommes ensuite rentrés au labo où nous avons passé du temps à identifier nos mollusques. C’était assez compliqué puisque beaucoup se ressemblaient... Malgré les tailles qui variaient, on a finalement conclu qu’on avait principalement affaire avec des Escargots de Bourgogne Helix pomatia (petits, moyens, gros, très gros !). Nous avions également deux autres escargots : le classique Escargot des jardins Cepaea hortensis, ainsi qu’un petit escargot en forme de disque (et non de cône comme les deux autres espèces observées), Xerolenta obvia. On a fini nos identifications après le repas, avec les limaces : nous avons trouvé deux espèces : la grosse limace orange très commune Arion ater agg. et une autre plus petite, beaucoup plus claire, Arion fasciatus.

Jeudi 8 août 2019
La matinée est consacrée à la préparation des sacs avec tout le matériel nécessaire pour le bivouac. A 11h30, nous prenons le bus pour descendre à Saint-Luc...enfin, plus précisément, nous tentons de prendre un bus, qui nous passe sous le nez en nous faisant de grands gestes. On traduit qu’un autre bus arrive derrière, et que c’est celui-ci qui s’arrêtera pour nous...mais que nenni ! Ce deuxième bus passe sans ralentir, en nous faisant des gestes encore plus incompréhensibles que le premier. On se dit que quand même, c’est une drôle de blague, quand soudain arrive un troisième bus, qui lui, ô miracle, s’arrête pour nous inviter à bord. A Saint-Luc où nous débarquons du bus sans oublier ni sacs ni filets à papillons (malgré la tentative de fuite d’une carotte en vadrouille), nous traversons le village pour rejoindre la piste de lancement du funiculaire qui monte à Tignousa. Il est déjà plus de midi, nous partons suivre la piste du Chemin des Planètes. On croise de nombreux papillons, dont surtout des Moirés, et encore plus de criquets, dont le très beau et très gros Arcyptère bariolé Arcyptera fusca. Mais il fait chaud, et faim, alors nous cherchons avant tout un bon site de pique-nique : sous l’ombre douce d’un mélèze, au bord d’un torrent, c’est parfait ! Nous reprenons la route le ventre plein. Le Chemin des Planètes est un sentier tout plat, très facile à suivre... Alexis et Dorian trouve donc LA solution pour occuper nos cerveaux : vous connaissez l’énigme du triangle ? Aïe aïe aïe, c’est parti pour des heures (qui dureront des jours) d’intense réflexion.
Au niveau de la planète Saturne (nous longeons toujours le Chemin des Planètes), on rencontre une dame qui se promène avec ses enfants, qui était très intéressée à savoir ce qu’on faisait là. On a donc pris le temps de lui expliquer OSI ensemble.
Un peu plus tard, on se rend compte que Léo a perdu sa gourde... On suppose qu’il l’a oublié à l’endroit où on a pique-niqué ; donc demi-tour pour Léo et Iliane sous le soleil, et c’est une victoire ! La gourde verte était en effet dissimulée dans l’herbe.
Le groupe (et la gourde) de nouveau réuni, nous repartons joyeusement vers notre but -en continuant à nous remuer les méninges sur la fameuse énigme du triangle.
A Uranus, nous nous arrêtons sur la prairie pour faire une pause papillons et petites plantes. Certains en ont profité pour jouer aux cartes, tandis que d’autres attrapaient des papillons, que l’on a mis du temps à identifier tous ensemble. Initiation à la botanique ; Léo se souvient avoir mis un nom sur les myrtilles (arbustes sans fruits) et le Trèfle brun.
Tout d’un coup, par le plus grand des hasards, on voit apparaître les Astros et les Minéos sur Uranus. Ils font halte pour le goûter ; alors nous sortons aussi les gauffres. Un peu plus tard, on a continué notre route vers le lieu de bivouac : c’était à vrai dire seulement quelques mètres au-dessus de notre pause. Là nous avons déballé nos affaires, rempli la vache à eau (système de filtre ingénieux qui permet de boire l’eau des torrents), joué au Président au soleil. Un peu plus tard tout le petit monde a eu faim, alors nous avons préparé le repas : deux grandes marmites de coquillettes, pesto rosso et fromage ! (qui ont d’ailleurs été terminées par les lève-tôt le lendemain matin en guise de petit déjeuner) La soirée s’est conclue par le sempiternel loup-garou + observation du ciel étoilé...

Vendredi 9 août
La nuit a été plutôt douce, et les troupes ont globalement bien dormi. Après le petit-déj’ (aux coquillettes pour les plus matinaux, qui ne pouvaient maîtriser leur faim avant que le restant du groupe soit bien réveillé et que le petit déj’ officiel puisse commencer), nous plions et rangeons toutes les bâches et le matériel de bivouac. Les Minéos et les Astros sont partis, tandis que nous avons pu profiter de notre magnifique montagne suisse. Nous avons continué le chemin des planètes jusqu’à l’hôtel Weisshorn : en fait nous avons fait une rando en boucle, dont le but était de trouver le plus possible de nouvelles espèces. Nous avions fait des paris avant de partir, alors on était tous motivés à atteindre le chiffre parié ! Sur le chemin on a vu (notamment) un criquet qu’on voit très rarement, avec des mini ailes. On a également revu un Solitaire Colias palaeno, un papillon jamais observé par les équipes Biodiversita, et que nous avions déjà rencontré la veille.
Puis nous sommes redescendus sur le lieu du bivouac (où nous avions caché nos sacs dans les buissons) pour pique-niquer. Là nous nous sommes malheureusement rendu compte que le thermos tout neuf (et rempli de thé chaud) d’Oscar était porté disparu. Avant d’approfondir les recherches nous avons pris le temps de remplir nos estomacs. Puis, comme notre hypothèse était qu’il (le thermos) avait roulé jusqu’en bas, nous avons imaginé une simulation de la glissade pour mesurer l’emplacement potentiel de son atterrissage...nous sommes allés voir en bas, et...nous l’avons trouvé !!! On était trop fiers. Et vraiment contents de l’avoir retrouvé.
Après cette malheureuse expérience qui s’est bien terminée, nous avons repris la marche pour descendre vers Saint-Luc. Sylvain nous a annoncé qu’on allait passer par un chemin beaucoup plus joli que le sentier des planètes : « Saint-Luc par les cascades ». Sur le chemin nous n’avons pas vraiment pris le temps d’observer de nouvelles espèces, parce que le chemin très escarpé nécessitait bien notre concentration, et nous avions un bus à attraper. A un endroit où le chemin était plus large et plus plat, au milieu d’une prairie d’épilobes Epilobium angustifolium, nous nous sommes arrêtés pour chercher les grosses chenilles de sphinx posées sur les tiges. Nous en avons trouvé plusieurs. Puis Sylvain a pris un chemin du nôtre pour aller récupérer sa voiture, et nous avons suivi le bisse pour rejoindre le village. Le bus, on l’a eu de justesse ! Mais au moins on n’a pas eu à l’attendre.

Au centre, surprise : des PANCAKES tout chauds nous attendaient pour notre retour au goûter !!!
[Rédigé par Oscar, avec Iliane]
Samedi 10 août 2019
Ce matin nous avons préparé les retransmissions. Tout le monde était très inspiré : Alexis et Oscar ont préparé un petit quizz pour aborder les sujets de la semaine de manière ludique, Dorian a complété le diaporama qu’ils avaient commencé la semaine d’avant, en y ajoutant ce qui a été fait en plus cette semaine, Antoine a préparé un texte sur le Orthoptères, Léo a réalisé un poster présentant les espèces de mollusques que nous avons observés mercredi, et Zélie et Léna ont dessiné les principales espèces de papillons rencontrés pendant la semaine !

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